Ben voyons...
Je parle
pour ne pas me taire , ou plutôt ...pour m'extraire du ventre des falaises
présence grouillante
immobile
des objets ;
être-là questionnant
non comme l'hirondelle en ses longs vols d'ardoise claire,
ni comme la blondeur des murs , qui s'égrène en sombres fleurs d'été
Mais comme l'organe assoiffé de sa propre existence ,
le "vivant" qui déploie sa propre image dans sa tête, sans la voir,
la tension du corps qui ne peut sortir de lui-même...
Je parle en mon absence , installée à une terrasse ,
juste à côté de ma conscience d'être ;
Je parle pour me (dé)dire ;
Je chante
pour ne pas mourir .
Jeanne Djoumpey