en pattes...
En pattes de pluie L'hiver pose en moi Ses plaines de silences gris Et ses branches arides Comme De très vieilles cicatrices A jamais visibles Jeanne Djoumpey
Un peu de poésie au quotidien, c'est vital : une percée de lumière, une pause délicieuse dans le vacarme du non-sens, du sens obligatoire de la consommation...Et puis, la Poésie, c'est un art de vivre, ça ouvre des horizons... Viens!
En pattes de pluie L'hiver pose en moi Ses plaines de silences gris Et ses branches arides Comme De très vieilles cicatrices A jamais visibles Jeanne Djoumpey
Immobile, dévêtue au milieu de vous tous, Vibrant au centre de mes os, J'offre à vos âmes nues mes vaillantes murailles, Mon grain de peau Mon extrait de peur Ma muqueuse moqueuse Flamme figée Volcan abécédaire... J'offre à vos yeux fouisseurs Mes citadelles...
Mon troupeau de mots S'est éparpillé dans les plaines livides du quotidien... Nommerez-vous le loup qui a bouffé mon chien, ma chienne de conscience humaine? Mes mots , mes beaux maux, Hérauts des hauts débats, Je vous choyais, vous engraissais pour vous...
Le vide encore Je vis sur ma circonférence, au faîte du Toi, aux fêtes d'émoi ; J'eux me revoient Sans équivoque Idée de sèves et d'écorces, Espasang où le temps se referme En sourdes ondes pâles Loin Loin de toi Mes mots prennent sexe Nulle fibre ne...
Comme un dormeur Qui trop longtemps s'absente, J'ai trop longtemps erré dans la steppe des mots, Espérant sans y croire La fleur de mire-plume... Changez, changez d'habit à tous les carnavals! La liberté se perd dans l'idée qu'on s'en fait... Je ne sais...
Et m'échappe le sens des mots Que j'enfile en colliers d'amour au cou du monde M'échappe encor la volonté des mots de se dire amertume ; Quelque rêve irisé m'attend Au creux de ta surprise, Et j'en réchappe de bonne foi : écrire RIEN m'est douce trahison......
Tu me caresses à rebrousse-vie L'été se cambre Aux contreforts de nos patiences... Voici enfin l'escale aux portes de l'instant Jeanne Djoumpey
S'il n'est parole que grossière S'il n'est secret qu'évaporé S'il n'est joie que canalisée Laissez-moi donc jouir des allusions du vent sur l'envers des feuillages Humer, jusqu'aux vert-tiges, Le sourire impalpable des plaines aux conques de l'été; Laissez-moi...
Arrachée au temps, La vie se retourne sur elle-même, comme glisse la peau d'un lièvre suspendu... se défroque des couleurs vulgaires; Comment oser porter du vert ? Ne faudrait-il pas être énorme, et ronde, et douce colline plaine enceinte du jour, Pour...